Notre ami Jean François m’a demandé mon avis au sujet de l’identification d’un groupe de limicoles photographiés en Guadeloupe. Voici ma première réponse et ce que je peux ajouter après avoir vu deux meilleures versions des deux premières photos ainsi qu’une troisième photo.
MA PREMIÈRE RÉPONSE
J’ai examiné les deux photos du mieux que j’ai pu. J’ai même tenté de les faire parler en cherchant à les optimaliser avec PhotoShop, mais ça ne m’a pas donné grand chose. Il y a tellement peu de pixels sur les oiseaux qu’on obtient, à l’agrandissement, davantage des damiers que des images d’oiseaux. Je vous envoie ce que j’ai pu obtenir.
J’ai tout de suite reconnu des silhouettes correspondant au Bécasseau à croupion blanc (votre B. de Bonaparte) et/ou au Bécasseau de Baird. La silhouette est typique avec des primaires s’étendant loin vers l’arrière. L’un d’eux, au moins, montre son croupion blanc. Mais je n’arrive pas à discerner suffisamment les autres oiseaux photographiés pour me faire une opinion sur le nombre d’espèces présentes. Il aurait mieux valu constater les caractéristiques significatives au moment de l’observation.
CE QUE JE PEUX AJOUTER
J’ai maintenant obtenu de meilleures photos que j’ai aussi analysées avec l’aide de PhotoShop. Voici ce que j’ai pu en tirer. Tous ces individus me semblent être des Bécasseaux à croupion blanc. La projection des ailes vers l’arrière est un indice fort nous amenant à cette espèce et au Bécasseau de Baird. J’écarte le Baird pour diverses raisons : le sourcil blanc prolongé et très contrastant de plusieurs individus, les bordures blanches sous les scapulaires, la longueur et la légère courbure des becs, l’habitat (le Baird préfère des milieux plus secs). Ce que j’ai cru être un croupion blanc sur une des premières photos était probablement un artéfact attribuable au manque de pixels. J’ai tenté de déceler des stries foncées sur les flans des individus les plus bruns, sans y parvenir. Ça aussi aurait écarté le Baird, mais les stries recherchées peuvent être très ténues sur un adulte post-nuptial.
Sur les photos, on voit des individus appartenant à deux groupes d’âges.
Au Québec, je vois des Bécasseaux à croupion blanc tous les ans. Une partie des individus sont des migrateurs très tardifs à l’automne et ils sont habituellement minoritaires parmi d’autres espèces comme le Bécasseau variable. Mais les guides spécialisés mentionnent l’occurrence de petites et même d’imposantes bandes.
J’appuie donc ton habile identification, Jean.
Au plaisir...
MICHEL BERTRAND
Sainte-Julie, Qc
bertrmi@videotron.ca
450-649-2364
Les photos suivront.
), surtout que le groupe de bécasseaux ne s'est pas montré farouche du tout.